La Villa Dior
L'armateur Beust a fait construire cette villa dans les dernières années du XIXème siècle. En 1906, Christian Dior vient dans cette maison (lors de sa première année), lorsque ses parents achètent ce lieu ; Madeleine Dior veut s'éloigner des mauvaises odeurs de l'usine et cultiver son goût pour les jardins...
L'esprit « bain de mer » commencé dès 1830 à Granville demeure. En 1911, Alexandre et Madeleine Dior partent vivre à Paris ; la Villa devient un lieu de résidence secondaire ; pour Christian, les « Rhumbs » sont synonyme de vacances scolaires.
La jeunesse dorée s'effondre avec la crise immobilière dont est victime son père : la crise mondiale des années trente aggrave la situation... Il faut vendre la villa.
Lors de la Séance du Conseil Municipal du 5 mars 1938, le conseil souhaite acquérir l'immeuble appartenant à Monsieur Dior, situé sur la Falaise, consistant en une propriété dénommée « Villa Rhumbs » ; propriété qui doit être mise en vente avec la Possibilité de transformer le terrain en jardin public.
Le descriptif du lot indique que la villa est « entourée d'un parc planté de sapins et arbustes divers avec jardin anglais et jardin fruitier et terrasse cimentée ».
L'inauguration du jardin public aura lieu dès le dimanche 21 août 1938.
Le 25 octobre 1938, l'ordre du jour du conseil municipal annonce un drame pour la villa car ce qui préoccupe le conseil c'est le jardin et son gardien. Le plus important c'est d'avoir un gardien et par conséquent un logement pour le loger. Les appartements seront installés dans le petit pavillon du fond du jardin
Le conseil municipal en a conclu qu'il fallait que la maison disparaisse « elle tient de la place et demande de l'entretien », raisons tragiques, il est projeté de vendre portes, placards, lavabos...
Un Seul conseillé s'y oppose
Un autre conseillé tint les propos suivants : « Quel sera le but de sa conservation ? Cette propriété a été achetée pour en faire un jardin public. Pourquoi dès lors conserver un bâtiment quelconque qui n'a aucun caractère artistique, à peine confortable, très commun et qui n'a rien à voir avec un jardin public, la conserver, ce serait une source de dépense et d'ennuis ».
« le jardin des Rhums a été tracé d'une façon un peu naïve qui ne met pas en valeur et le site et les futaies... ».
Les conseillers rêvent des jardins d'Avranches et de Coutances, illustres exemples. Donc « ...étant donné la valeur et le cadre du nouveau jardin public, il est indispensable d'y apporter des aménagements convenables qui en feront l'agrément et qui complèteront d'une façon heureuse le Plat-Gousset et la plage. » Cela ne sera jamais réalisé.
En 1940, Granville est occupé. Plus question de démolir la villa. La guerre la sauve.
Après la guerre, elle servit de résidence aux généraux et colonels de la caserne.
En 1997, un musée est ouvert aux couleurs de Dior, qui présente les créations et collections du célèbre couturier mondialement reconnu. C'est un succès pour ce musée.