Cale à Radoub
Cette innovation qui va donner du travail à de nombreux ouvriers et de l'animation sur les quais de l'avant-port.
La forme de radoub, la seule qui existe entre Cherbourg et Brest, ne sera pas seulement fréquentée par les navires de Granville mais encore par ceux des ports voisins.
C'est donc une ère de prospérité en perspective et à bref délai pour notre laborieuse population.
A partir de cette date et jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale, la « cale sèche » fut utilisée d'une façon intense et continue pour l'entretien des Terre Neuviers entre deux campagnes et pour la mise en cale des navires qui se présentaient, caboteurs, navires de services portuaires, baliseurs etc.
Une spécificité technique, en fait un cas unique au monde : grâce aux très grandes marées dont la nature honore Granville, la « cale sèche », portes fermées, se vide automatiquement sans système mécanique de pompage, grâce à un conduit de vidange qui la met en communication avec la grève, permettant à l'eau de s'écouler simplement par gravité.
Elle cessera de fonctionner en 1975.
Une première procédure d'inscription eu lieu en 1990 mais cette dernière échoua. Elle est finalement inscrite aux monuments historiques en 2008, à l'iniative de l'association VMVG.
Lors du dernier projet portuaire, il est question de la réhabiliter.
L'activité portuaire de Granville atteint son apogée au milieu du XIX ème siècle, ses besoins de « service » aussi. La faiblesse des moyens granvillais de cette époque ne répondent plus aux besoins des armateurs car les grilles de carénage sont obsolètes.
En 1876, la Chambre de Commerce de Granville, réclama la construction d'une « cale de radoub ». La forme de radoub fut déclarée d'utilité publique. Le projet définitif fut approuvé en 1880. Cette « forme de radoub » devait permettre de mettre à sec et de réparer des bâtiments de 68 mètres de longueur au maximum, c'est-à-dire pouvant atteindre de 1 500 à 2 000 tonneaux. Commencés en 1882, les travaux furent interrompus en février 1883.
La cale prit place sur le quai dit « du pan coupé » du port d'échouage. Ce quai avait servi autrefois d'entrepôt à toutes les marchandises débarquées sur le quai Ouest avant la construction des bassins à flot.
La forme de radoub construite en blocs de granit de Chausey assemblés en queue d'aronde, se présente sous l'apparence d'un long couloir de gradins se terminant par un hémicycle.
Elle a une longueur totale au couronnement de 75 m. Il y avait 20 m de large au sommet de la forme. Le sommet de l'ouvrage était à 1,60 m des pleines mers de vives eaux. Sa profondeur de 9,10 m était réduite à 8,70 dans le radier de l'écluse. Elle s'intégrait parfaitement aux digues du 18ème. Ses formes arrondies ajoutaient à l'esthétique de l'ensemble.
On opta pour des portes métalliques qui furent livrées en 1887. La livraison définitive de la « forme » n'eut lieu que le 31 décembre 1888.